Dytique abeille

Acilius sulcatus est un coléoptère de la famille des Dytiques. Le nom scientifique de ces insectes, Dytiscidae, est issu du grec ancien dytikos (δυτικός), ce qui signifie « qui aime plonger ».
Les dytiques sont en effets des coléoptères aquatiques, pour la plupart prédateurs vivant en eau douce. On en dénombre environ 180 espèces en France, dont les tailles s’échelonnent de 2 mm à plus de 40 mm pour Dytiscus latissimus, espèce protégée en France.

Description

La morphologie des dytiques adultes est adaptée à la nage : leur corps large et aplati forme un ovale. Les deux paires de pattes avant se replient dans des encoches adaptées sous le thorax, pour un meilleur hydrodynamisme, alors que les pattes arrière servent à la propulsion dans l’eau : longues, aplaties, elles portent une frange de soies natatoires. Les dytiques ressemblent ainsi aux Notonectes, punaises aquatiques à la morphologie similaire mais dont la silhouette est plus allongée. Mais ils nagent sur le ventre, alors que les Notonectes se déplacent sur le dos.

Les larves sont très différentes des adultes, aptères et de forme très allongée, avec des pattes moins différenciées : les dytiques, comme tous les coléoptères, sont des insectes à métamorphose complète.

Acilius sulcatus est un dytique de taille moyenne (16 à 18 mm pour les adultes).
Les adultes se reconnaissent aux motifs du dessus du thorax, jaune pâle avec deux marques transversales sombres, une derrière le bord antérieur et une devant le bord postérieur, qui sont réunies latéralement par une ligne sombre plus étroite, mais entourées sur les 4 côtés par une marge jaune. Ce motif caractérise le genre Acilius, mais pour différencier A. sulcatus de ses proches cousins, il faut regarder le dessous : les fémurs postérieurs sont noirs et jaunes, les derniers segments de l’abdomen portent des taches jaunes sur les bords. Les élytres (ailes antérieures coriaces des coléoptères) sont d’un jaune verdâtre, ponctués de points et marques noires souvent peu distincts. Ceux du mâle sont lisses, ceux de la femelles sont côtelés. Autre différence, les pattes avant du mâle sont élargies en ventouses lui permettant de se fixer à sa compagne lors de l’accouplement.

Biologie - Ecologie

Habitat :

A. sulcatus fréquente les mares et étangs d’eau douce stagnante ou faiblement courante. Il est assez commun mais peu abondant : les adultes sont rarement trouvés en nombre.
Les adultes comme les larves passent leur temps dans l’eau mais respirent l’air ambiant. Ils doivent donc régulièrement remonter en surface pour s’approvisionner en oxygène, grâce à l’extrémité de leur abdomen qui perce la surface. L’air reste stocké à l’extrémité de l’abdomen pour les larves, sous les élytres pour les adultes.

Alimentation :
L’adulte est un prédateur vif qui chasse autant à l’affût qu’en chasse active, de jour comme de nuit. Il peut nager très rapidement et est capable d’éviter les menaces. Ses mandibules puissantes pour sa taille déchiquettent ses proies, larves d’insectes et autres invertébrés aquatiques ou tombés à l’eau.

Les larves sont également prédatrices et chassent activement une gamme de petites proies. Contrairement aux adultes, elles digèrent leurs victimes en leur injectant des enzymes grâce à leurs mandibules creuses, puis aspirent le contenu, à la manière des araignées. Dans des conditions artificielles, elles se sont montrées très efficaces dans la prédation des larves de moustiques et ont été considérées comme des agents de lutte biologique.

Cycle de vie et reproduction

Les adultes sont actifs de mars à octobre. Les accouplements ont lieu surtout au printemps, mais peuvent également s’observer à l’automne. Les femelles pondent leurs œufs au-dessus de l’eau parmi la végétation ou les débris ; les larves émergent au bout d’une semaine environ. Elles se développent rapidement et atteignent leur taille maximale après environ un mois, après quoi elles quittent l’eau pour se nymphoser sur les berges ou parmi des débris. Les adultes éclosent deux à quatre semaines après la nymphose et retournent à l’eau pour l’été, mais ils volent bien et se déplacent facilement entre les plans d’eau ; on peut alors les rencontrer dans des mares ou étangs temporaires. Ils restent actifs jusqu’à la fin de l’année où ils se déplacent vers des habitats aquatiques permanents pour hiverner.