Mouche-soldat noire

Hermetia illucens est un diptère de la famille des Stratiomyidae, dont le nom vient du grec et signifie Mouche soldat. Originaire du sud-est des Etats-Unis, elle est maintenant présente sur tous les continents en zone tropicale ou tempérée. Signalée pour la 1e fois en France en 1951, elle occupe actuellement les deux tiers sud du pays. C’est une espèce élevée à grande échelle, pour traiter les déchets organiques, ou comme nourriture animale.

Description

Avec sa silhouette allongée (14 à 20 mm), ses longues antennes qu’elle agite l’une après l’autre, on pourrait la prendre pour un hyménoptère. Son apparence imite d’ailleurs celle d’une guêpe américaine : couleur noire, sauf les tarses et la moitié des tibias postérieurs jaune pâle, et deux taches blanches sur le second segment de l’abdomen, simulant une “taille de guêpe” ; le reste de l’abdomen associe le noir et le rouge en proportions variables.
Mais ses yeux zébrés la rattachent sans ambigüité aux diptères, et si l’on ajoute ses ailes fumées, on obtient une mouche ne ressemblant à aucune autre.

Biologie

Hermetia illucens est très étroitement liée aux matières organiques en décomposition, végétales ou animales, dont les larves se nourrissent de façon très efficace.
L’adulte fréquente les fleurs (Astéracées ou Apiacées) mais ne se nourrit guère. Comme il est totalement inoffensif pour l’homme (ne pique pas, ne transmet pas de pathologies), et très prolifique (la femelle pond ses œufs par paquets de 500 dans des fissures du sol), cette espèce est élevée et utilisée de façon industrielle pour la réduction et l’assainissement des déchets (fumiers, lisiers, déchets alimentaires,...) ou leur transformation (compost).
Les larves obtenues peuvent être facilement récoltées, car lors de leur dernière mue, elles quittent le substrat organique pour accomplir leur nymphose dans un endroit sec. Très riches en protéines et lipides, elles peuvent alors être utilisées pour la nourriture animale (pisciculture, zoos et animaux de compagnie). Il existe également des projets expérimentaux de transformation des larves en sucre et biocarburants.
Enfin, ces larves qui décomposent également les cadavres font partie des espèces utilisées en médecine légale.