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Oiseaux inhabituels aux mangeoires cet hiver

16.04.2018 | Hélène LAVIRON

Si vous avez disposé des postes de nourrissages pour les oiseaux cet hiver, vous avez certainement remarqué qu’ils ont été bien fréquentés : mésanges bleues et charbonnières, mésanges à longue queue, pinsons des arbres, verdiers, chardonnerets, moineaux, les convives habituels étaient présents en nombre cette année.

Mais pas seulement : en cette saison 2017-2018, 4 espèces nouvelles sont entrées dans notre inventaire : le Gros-bec casse-noyaux (photo 1, femelle), le Tarin des aulnes (photo 2, mâle), la Mésange noire (photo 3) et le Pinson du Nord (photo 4, femelle). Nos observateurs auraient-ils eu l’oeil particulièrement exercé cette année ?

En fait, l’affluence inhabituelle de ces espèces a été générale, comme le montre le bilan du comptage national réalisé les 27 et 28 janvier par l’Observatoire des oiseaux des jardins : 27% des jardins ont accueilli un Grosbec casse-noyaux cette année, contre 1.5% en 2017 et 4.5% en 2016. De même, le Tarin des aulnes a été présent dans 8 fois plus de jardins en 2018 par rapport à 2017, la Mésange noire 5 fois plus.

Les experts avancent plusieurs hypothèses pour cet afflux, dont les raisons peuvent être multiples :

  • événements climatiques : ainsi la douceur remarquable de l’hiver 2016-2017 peut expliquer que les oiseaux du nord n’aient pas ressenti le besoin de migrer d’où des effectifs inférieurs à la moyenne chez nous.
  • manque de ressources alimentaires : le Grosbec casse-noyaux, le Tarin des aulnes et la Mésange noire sont des espèces qui se nourrissent principalement de fruits/graines. Si la fructification des arbres dans les pays nordiques est mauvaise, alors les mouvements de population vers le sud de l’Europe seront plus importants.
  • a contrario, des conditions favorables en été peuvent entraîner une meilleure reproduction de ces espèces dans les pays nordiques, et donc un flux migratoire plus important en hiver.

Même à l’échelle d’un pays comme la France, il est donc difficile à partir d’un comptage d’extrapoler sur l’effectif global de l’espèce migratrice : s’ils se font rares ici, c’est peut-être qu’ils sont plus abondants ailleurs.

D’où l’intérêt de réaliser des comptages simultanés dans plusieurs pays, ce qui se pratique par exemple tous les ans début janvier pour une espèce comme le Milan Royal.

Pour les oiseaux des jardins, un deuxième comptage a lieu le dernier week-end de mai (26/27 cette année). N’hésitez pas à participer, il suffit d’inscrire un jardin (le vôtre, ou celui de vos voisins/parents/amis ... ou un jardin public), et de réserver 1h de votre week-end !

Portfolio

Complements

Le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins :

https://www.oiseauxdesjardins.fr/

Bilan du comptage hivernal 2018 :

https://cdnfiles2.biolovision.net/www.oiseauxdesjardins.fr/pdffiles/news/Bilan_comptage_janvier_2018-8114.pdf