04.05.2017 | Répartition Biodiv
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Les Méligèthes sont de tout petits coléoptères noirs (rarement plus de 1 à 2 mm) de la famille des Nitudilinae. De forme ovale, avec des antennes courtes en forme de massue, on peut les rencontrer en grand nombre sur les fleurs au début du printemps, en particulier sur les fleurs jaunes comme les pissenlits, les marguerites, dont ils consomment le pollen et le nectar. Il en existe environ 80 espèces en France, dont la biologie est mal connue, car elles sont difficiles à différencier les unes des autres. Leur classification en différents genres est d’ailleurs fluctuante.
Mais une de ces espèces a été bien étudiée, car elle montre une prédilection pour une plante cultivée : Meligethes aeneus, le méligèthe du colza.
Sa carapace sombre, régulièrement ponctuée, présente des reflets métalliques, verts, bleus ou bronze. Les larves au dernier stade sont plus grandes que les adultes (4 mm), de forme allongée très aplatie, d’un blanc jaunâtre ponctué de taches brun clair, avec la tête et les pattes brunes.
Le méligèthe du colza hiverne à l’état adulte en bordure de bois ou dans les sous-bois. Il quitte son abri lorsque la température atteint 11°C et se nourrit du pollen et du nectar de plantes variées (Rosacées, Ombellifères, Crucifères).
Lorsque la température atteint 15°C, il vole vers les Crucifères cultivées, et c’est à ce moment là, avant le début de la floraison du colza, qu’il peut causer des dégâts : les adultes perforent les boutons pour atteindre les étamines et se nourrir. Le pistil est souvent lésé, d’où stérilité et chute prématurée des fleurs.
Si la floraison est commencée, les Méligèthes consomment le pollen libéré par les fleurs épanouies et les dégâts sont négligeables.
La femelle commence à pondre vers fin mars début avril, elle perce un trou de 2 à 3 mm de diamètre à la base des boutons floraux et dépose les oeufs sur les étamines ou le pistil de la fleur. La larve reste dans le bouton floral et se nourrit du pollen, mais sans préjudice tant qu’elles ne sont pas trop nombreuses dans la même fleur. La larve de 2e stade migre vers d’autres boutons puis tombe sur le sol et se nymphose dans une coque terreuse à 2-3 cm de profondeur.
Les adultes de 2e génération apparaissent en juin, ils se nourrissent alors du pollen de fleurs épanouies de Cruciferaceae cultivées ou de fleurs sauvages, et s’abritent pour hiverner dès la fin du mois de juillet.
La lutte biologique contre le méligète du colza n’est pas facile, une des techniques consiste à planter en bordure du colza des variétés ou autres espèces (moutarde) de moindre intérêt agricole mais à floraison plus précoce : les adultes préférant se servir dans les fleurs épanouies, on les détourne ainsi du colza en bouton.
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Méligèthes : 50
- Prairie de Nazan, St Orens de Gameville
12.04.2016 -
Pierre JOUFFRET
(Biodiv.Sone)
Sources et liens :
http://www7.inra.fr/hyppz/RAVAGEUR/3melaen.htm
Photo d’illustration : Guillaume JACQUEMIN