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Processionnaire du pin

Thaumetopoea pityocampa
INPN: Animalia / Arthropodes / Insectes / taxon 54674

13.03.2017 | Hélène LAVIRON | Répartition Biodiv

 

Thaumetopoea pityocampa est un papillon nocturne de la famille des Notodontidae. Il est surtout connu par ses chenilles, qui se nourrissent des aiguilles de diverses espèces de pin, se déplacent en file indienne, d’où le nom vernaculaire de Processionnaire du pin, mais aussi le nom d’espèce : pityo = pin, campa = chenille.

Description

Le papillon adulte est un insecte plutôt discret, nocturne, d’une envergure de 35 à 40 mm, aux teintes variables imitant l’écorce des arbres, les femelles étant un peu plus grandes et plus claires que les mâles. C’est un hétérocère, c’est-à-dire un papillon aux antennes fortement pectinées chez le mâle, plus filiformes chez la femelle.

Les chenilles mesurent quelques mm lors de leur éclosion, mais atteignent 40 mm au cinquième et dernier stade de leur évolution. De couleur noire avec des taches rousses, elles sont couvertes d’une abondante toison, mais ce ne sont pas ces longs poils visibles qui sont dangereux : sur la partie dorsale des segments abdominaux, au niveau des taches rousses, de minuscules poils urticants (1 à 2/10e de mm) s’ébauchent à partir du 3e stade. Ils atteignent leur plein développement au 5e stade. Lorsque la chenille est inquiétée, les zones urticantes libèrent ces poils très légers, dotés de barbules favorisant la pénétration et empêchant l’extraction, et enduits d’une sécrétion urticante.

Les démangeaisons cutanées induites sont très désagréables mais généralement sans conséquences, sauf pour des personnes allergiques. Par contre les atteintes pulmonaires, et surtout oculaires peuvent causer des dommages beaucoup plus sérieux.
Les animaux sauvages ou domestiques peuvent être touchés, en particulier au niveau de la langue, par ingestion de poils en consommant de l’herbe souillée ou en léchant les zones irritées.

Cycle de vie

Thaumetopoea pityocampa n’a qu’une génération annuelle.

Les adultes émergent pendant la nuit à partir de juin. Ils ne s’alimentent pas et ne vivent pas plus d’un jour, juste le temps de s’accoupler pour les mâles, et de pondre pour les femelles. Celles-ci déposent une moyenne de 200 œufs soigneusement alignés en manchons de 4 à 5 cm de long autour d’une aiguille de pin, et recouverts d’écailles provenant de son abdomen. L’espèce de pins la plus attractive est le Pin noir d’Autriche, mais toutes les espèces de pin sont parasitées : pin parasol, pin maritime, pin laricio, … ainsi, plus rarement, que les cèdres, et les sapins douglas.

Les œufs éclosent en été, 4 à 6 semaines après la ponte.

Les chenilles, très grégaires, restent groupées tout au long de leur cycle de développement. Elles se nourrissent la nuit, et se déplacent en procession lorsque les ressources locales sont épuisées, bâtissant à chaque fois un abri provisoire fait de fils soyeux. Au 4e stade, vers le mois d’octobre, les chenilles construisent un nid plus volumineux et plus élaboré où elles passeront l’hiver, sortant et se nourrissant toujours la nuit, à la queue le leu, lorsqu’il ne fait pas trop froid.

Aux beaux jours (chez nous ce peut-être dès février, voire janvier comme en 2016), les chenilles quittent le nid, cette fois de jour, mais toujours en procession, pour aller s’enfouir dans le sol, en général à faible profondeur non loin de l’arbre où elles sont nées. Elles se nymphosent à l’intérieur d’un cocon de soie d’où l’adulte sortira au bout de quelques jours à plusieurs mois, voire années, suivant les conditions climatiques, pour recommencer un nouveau cycle.

Moyens de lutte

Outre le danger de leurs poils urticants, l’attaque de ces chenilles peut provoquer une défoliation importante des arbres infestés, et conduire à son affaiblissement, favorisant d’autres maladies ou parasites.
La pulvérisation aérienne de pesticides chimiques n’est presque plus utilisée aujourd’hui, en raison de son impact sur l’environnement. Elle est souvent remplacée par une pulvérisation d’une toxine issue d’une bactérie, Bacillus thurigensis. Mais cette méthode est encore trop peu sélective, tuant sans distinction toutes les chenilles de lépidoptères.

Ces chenilles disposent de nombreux prédateurs et parasites naturels aptes à réguler leurs populations, à tous les stades de leur développement : micro-hyménoptères, diptères, coléoptères, orthoptères, peuvent ainsi avoir un impact très important sur les populations… lorsqu’ils n’ont pas eux-mêmes été décimés par les traitements pesticides.
Les oiseaux sont également des auxilaires précieux : huppe, coucou, (mais qui se raréfient faute d’insectes …) mais également mésange charbonnière, que l’on peut favoriser par l’installation nichoirs.

Avec le réchauffement climatique, l’aire de présence de la chenille processionnaire est en expansion, tant en latitude, vers le nord, qu’en altitude.

Observations par période

J F M A M J J A S O N D 2017 2018 2019 2020 2021 2022 Processionnaire du pin - Total: 5 observations 1 2 3 0 1 1 2 0 0 1

Liste des observations

Trier: par numéro | par date

Nids de chenilles processionnaires
4124 - Nids de chenilles processionnaires

Processionnaire du pin : 10 - Boulevard Catala, Saint-Orens-de-Gameville
06.02.2022 - Babette NAVARRA (Biodiv.Sone)

Regroupement urticant
2477 - Regroupement urticant

Processionnaire du pin : 80 - Rue du Bousquet, Saint-Orens-de-Gameville
16.03.2019 - Hélène LAVIRON (Biodiv.Sone)

Procession irritante
2408 - Procession irritante

Processionnaire du pin : 10 - Rue des Lauriers, Saint-Orens-de-Gameville
10.02.2019 - Hélène LAVIRON (Biodiv.Sone)

Attention chenilles...
2068 - Attention chenilles...

Processionnaire du pin : 30 - Avenue de Revel, Saint-Orens-de-Gameville
02.04.2018 - Babette NAVARRA (Biodiv.Sone)

1478 - C’est la chenille qui démarre ...

Processionnaire du pin : 63 - rue de la Chênaie, St Orens de Gameville
22.02.2017 - Hélène LAVIRON (Biodiv.Sone)