Prione ermite

Description

Le Prione ermite ou Aégosome (Aegosoma scabricorne) est un coléoptère de grande taille (25 à 50 mm) de la famille des Cerambycidés, autrement dit des Longicornes. Ces insectes portent en effet de longues antennes, plus longues que le corps chez le mâle, un peu plus courtes chez la femelle. Chez l’Aegosome, le 3e article des antennes est très allongé, son extrémité se trouve au delà de l’avant du thorax lorsque les antennes sont repliées vers l’arrière.

Le corps est de couleur brunâtre, finement pubescent. La tête, le thorax et les premiers articles des antennes sont finement granuleux, d’où sans doute son nom d’espèce (scabreux = rugueux, raboteux).
La forme du thorax est assez caractéristique, surtout chez la femelle : arrondi vers l’avant, quasi rectiligne à l’arrière, il forme un demi-disque ; celui du mâle est un peu plus quadrangulaire.
Les élytres sont pourvus de côtes longitudinales peu marquées, plus ou moins ramifiées en arrière.
La femelle est dotée d’un ovipositeur rétractable, qui dépasse l’abdomen de presque 1 cm lorsqu’il est extériorisé.

Biologie – écologie

L’Aégosome est un insecte xylophage : sa larve se nourrit surtout des parties dépérissantes des arbres âgés, malades, ou lésés, mais peut aussi se développer dans le bois mort. Elle apprécie préférentiellement le hêtre, mais peut se développer sur diverses essences de feuillus, tels que frênes, tilleuls, chênes, peupliers, saules,... mais aussi fruitiers.
Au terme de son développement, lequel demande 2 à 3 ans, elle atteint 5 à 6 cm. Elle se nymphose dans une logette creusée dans le bois, et construit également une galerie de sortie car une fois adulte, elle sera inapte à creuser le bois. Pour s’abriter des prédateurs ou parasites, elle rebouche cette galerie avec des fibres de bois compactées.

Les adultes sont visibles de juin à septembre, avec un pic en août. Crépusculaires et nocturnes, ils restent dissimulés dans les cavités et les fissures en journée. Aptes au vol, ils sont parfois attirés par la lumière.
Après l’accouplement, la femelle pond plus d’une centaine d’oeufs allongés, pointus aux deux extrémités et très durs, qui sont véritablement fichés dans les fissures de l’écorce de l’arbre nourricier.

En France cette espèce est largement répandue dans la moitié sud, mais jamais abondante.